François de Coulon du Château d’Eclépens à répondu aux questions de l’ASSP.

– Présentez nous un produit phare de votre gamme

Cuvée d’Entreroches – fût de chêne
Gamay d’Arcenant élevé entre 18 et 24 mois en fut de chêne. Robe intense et soutenue, nuance rouge cuire. Belle typicité du cépage par des arômes concentrés de fruits rouges et noirs, cerise, myrtille. Notes florales de violette et poivre. En bouche, il est ample et généreux, avec des tanins soyeux et complexes. Ce gamay provient des meilleures barriques du domaine pour ce cépage exigeant en mono cépages.Un hommage à un cépage emblématique dont le Château d’Eclépens a été l’un des précurseurs en Terres vaudoises. Cette cuvée spéciale est dédiée au fameux canal du Rhône au Rhin qui traverse la Commune d’Eclépens et dont le but était de relier par une voie navigable les eaux du Sud (Méditerranée) et les eaux du Nord (Mer du Nord). Il est un savant mélange de vin de goutte et de presse de divers gamays dont celui d’Arcenant.

Comment s’est créé votre domaine, quelle est son histoire ?

Le Château d’Eclépens est l’un des plus vieux domaines viticoles de Suisse. Dans un diplôme donné au fils de Charlemagne à Lausanne en 814, on apprend que l’empereur avait des vignes à Maurmont près d’Eclépens (Eclepedengis). Précurseur, le Gamay a été introduit sur le domaine bien avant qu’il ne devienne l’un des cépages les plus planté de Suisse, tout comme le Pinot Noir. D’autres variétés plus récentes comme le Gamaret, le Garanoir et le Cabernet sont également cultivées. En blanc, le Chasselas, le Doral et le Pinot Gris sont cultivés et élevés depuis des décennies. Le domaine est cultivé entièrement en agriculture biologique. Il est membre de Bio-Suisse. 

– Comment êtes-vous arrivez dans ce secteur d’activité ?

Le Domaine est piloté par François et Daria. François s’occupe du domaine viticole et agricole depuis 2007. D’abord à temps partiel, puis à temps plein depuis le 1er janvier 2010, date à laquelle il reprend le domaine des mains de son père Georges qui l’avait modernisé à partir 1981. Après plusieurs expériences à l’étranger, François rentre en Suisse en 2007. Très rapidement, de nouvelles orientations sont prises dans la culture et l’élevage des vins pour finalement passer en agriculture biologique le 1er janvier 2017.

Très impliqué dans de nombreuses associations au niveau cantonal et fédéral, François est nommé Consul honoraire de Slovaquie le 1er avril 2017 en reconnaissance des services rendus à ce pays entre 1995-96. François pilote aujourd’hui, une équipe de quatre employés, fortement investis sur le domaine dont l’organigramme est plat. Sa pensée va essentiellement pour les générations futures et essayant de cultiver l’excellence dans les vignes, les vins et les produits biologiques issues des terres du domaine. Pour paraphraser l’adage de Saint-Exupéry, il sait qu’il est de passage, et que le domaine est emprunté à ses enfants.

Daria est la petite-petite fille d’un grand écrivain russe mort en 1910 dont une branche s’est installée en Suède en 1917. Sa formation de base est la biologie (Master of Science d’Université de Lund), l’économie (INSEAD, Paris) et la psychothérapie (IGB, Coach-U). En plus de ses activités de conseil, Daria est charge des événements et festivité sur le domaine. Ceux-ci sont organisés tout le long de l’année au château et dans ses jardins (dégustation d’entreprises, visite de vignes et de caves, repas, mariage civil, réception de mariage, apéritif dans les jardins).

Comment est née votre passion ?

Depuis petit en faisant les vendanges. En laissant du temps pour faire autres choses et en réàlisant à 40 ans que la vraie vie était à la campagne.

– Quelle est la philosophie de votre domaine ?

La famille est sans concessions sur ses principes de durabilité et d’exemplarité. Dans le respect de la tradition, la vendange est coupée à la main afin de conserver les grains de raisins intacts le plus longtemps possible avant la pressée. Le pressurage de la vendange, la vinification, l’elevage et la mise en bouteille ont lieu entièrement (100%) au Château.

Pour quel(s) raison(s) vous êtes vous installé dans cette région ?

Probablement par hasard puisque le domaine a été acheté par la famille il y a 7 génération en 1807. Il était à l’époque éloigné de tout.


 

Quelle est votre relation avec l’ASSP et quelle(s) collaboration(s) imagineriez-vous pour se soutenir mutuellement dans cette situation inédite ?

Pour l’instant notre relation n’est pas grande, mais l’avenir nous réserve certainement des collaborations car l’association ne peut ignorer les plus ancien vignoble de suisse et éversement, notre domaine ne peut ignorer une association de passionné de vin tout comme nous !

Qu’attendez-vous d’un sommelier ?

L’ouverture d’esprit dans les sens et dans l’originalité des produits qu’il présente. L’intérêt dans les domaines qui montent dans des régions moins connues du grand publique, plutôt que dans ceux des régions établies et sans surprises.  La connaissance des vins suisses en Suisse puisque dans une optique de développement durable, ceux-ci seront toujours plus bu à l’avenir.

– Y a-t-il un autre producteur ou une région qui vous inspire particulièrement ?

Des producteurs, oui certainement car c’est ceux-ci qui m’intéressent. Une régions surtout pas, car aujourd’hui, c’est l’histoire de l’homme qui a produit le vin qui m’intéresse, pas celle d’une région qui pour moi n’a pas d’intérêt. Ma philosophie me conduit plutôt vers la Bourgogne dont nous avons hérité dans le canton de Vaud de la culture viticole, plutôt que du Bordelais. 

Une boisson que vous appréciez particulièrement ?

Le thé, j’achète des thés de partout et partout en Suisse.

– Quelle(s) est/sont votre/vos activité(s) en dehors de votre domaine ?

Je suis passionné d’histoire et suis intarissable quant il s’agit de parler de notre domaine vieux de plus de 1200 ans. Je suis aussi passionné de la culture biologique et suis aussi très actif pour la protection de notre environnement qui me paraît une priorité absolue quand je regarde mes enfants grandire et la perte de biodiversité. J’ai appris aujourd’hui en lisant le Panda Club (journal du WWF) à mon fils qu’une des raisons de la quasi disparition du lièvre en Suisse et dû à l’absence de haies dans le paysage mais aussi à la surabondance d’animaux domestiques principalement chiens (500’000) et chat (1,6 mio) soit plus de 400 chat par km2 qui pululent dans nos campagnes est détruisent/effraie une part de la faune.